Critique: Beckett est un thriller politique bien ancré qui bouleverse parfois les conventions du genre.

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En ce qui concerne les histoires de chasse à l’homme, la plupart des projecteurs sont braqués sur un personnage central qui soit fuit quelque chose, soit est accusé d’un crime qu’il n’a pas commis. Vous vous souvenez de North by Northwest d’Alfred Hitchcock? Un peu comme dans le titre susmentionné, le protégé de Luca Guadagnino (Call Me by Your Name) et collaborateur fréquent Ferdinando Cito Filomarino, dans son deuxième film, fait tourner la roue autour de Beckett joué par John David Washington.

Inconscient et ignorant de la tournure que prendrait sa vie après la survenue d’un accident, Beckett est en vacances en Grèce avec sa petite amie aimante April (Alicia Vikander). Le couple vient d’avoir une dispute massive et le film commence lorsque les deux se réveillent le lendemain matin. Comme des touristes américains typiques, ils passent leur journée à errer dans des lieux d’importance historique et plaisante.

Le réalisateur Filomarino veille à nous faire glisser lentement dans la vie du personnage titulaire. Les premières scènes servent à établir que Beckett est un homme de tous les jours, ordinaire. Contrairement à sa petite amie qui connaît un peu de grec, il est quelqu’un qui se retrouvera dans l’embarras lorsqu’il tentera de communiquer avec les résidents. Pour ajouter à cela, c’est aussi quelqu’un de maladroit, il oublie des choses importantes qui doivent être faites.

Pour faire court, il n’est pas le personnage héroïque typique que l’on trouve dans un film comme celui-ci. Sa personnalité terre à terre n’est pas idéale pour une personne qui se réveille post et un tragique accident de voiture, pour ensuite fuir les autorités de l’État qui sont déterminées à le tuer. La situation exige qu’il se réveille réellement. L’homme ordinaire, pas si idéal, doit faire de son mieux pour se battre pour son droit à la vie.

Le film ne laisse pas à Beckett le temps de comprendre exactement ce qui se passe. Lorsqu’il revient sur le lieu de son accident, il est acculé par un couple de policiers qui commence à lui tirer dessus. Avant même qu’il ait pu comprendre ce qui ne va pas, il est obligé de se débrouiller tout seul. Le reste du récit le voit faire de son mieux pour s’éloigner des montagnes isolées et trouver son chemin vers la ville où se trouve l’ambassade américaine.

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Dans sa petite aventure sur la route, il rencontre un tas de samaritains, tout en essayant de faire de son mieux pour échapper aux griffes des méchants flics qui semblent le traquer partout. La star de Phantom Thread, Vicky Krieps, est également présente dans le film. Elle incarne Lena, une jeune militante politique qui tente de retrouver le parent disparu d’un leader de gauche qui essaie de réformer le centre de la nation en mettant fin au régime fasciste. L’intrigue s’épaissit lorsque Beckett se rend compte que cette supposée chasse à l’homme et sa volonté de vivre ont des inhibitions plus profondes.

Pour en venir au film lui-même, Ferdinando Cito Filomarino et le coscénariste Kevin A. Rice imprègnent leur personnage central de suffisamment de gravité. Comme mentionné précédemment, c’est un homme ordinaire qui semble se trouver dans le mauvais film. Ce n’est ni un ancien marine, ni un ancien agent de sécurité, ni même quelqu’un qui va à la gym de temps en temps. En fait, c’est quelqu’un qui est devenu tellement décontracté dans la vie qu’il n’a plus aucune ambition. Ainsi, lorsque la chasse à l’homme se met réellement en place, il est d’abord difficile pour les gens de croire qu’un personnage comme lui irait jusqu’à un tel point et se battrait pour sa vie.

Cependant, quand on le regarde comme un homme simple, on réalise en fait que lorsque des circonstances comme celles dans lesquelles Beckett se trouve arrivent; on ne peut s’empêcher de faire de son mieux pour survivre. L’écriture de Rice et de Filomarino lui-même fait en sorte qu’il ne soit pas dépeint comme un surhomme qui découvre soudainement la fin héroïque de son existence. C’est quelqu’un qui se fatigue, qui est rempli d’une douleur extrême et qui pleure la tragédie qui l’a frappé.

Le film ne faiblit que lorsqu’il fait des stratagèmes commodes avec le scénario afin de ne pas perturber le flux organique de l’intrigue. La politique que le film explore est également assez mince et semble superficielle, laissant le public égaré. Lorsque Beckett doit faire des choix politiquement motivés vers la fin, en particulier lorsqu’il doit choisir entre le pas plus humain ou sauver son propre cul, le démêlage de tout cela ne semble pas nécessairement avoir de sens.

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Pour ajouter à cela, John David Washington, qui heureusement sous-joue ici, n’est pas si génial que ça dans le rôle de Beckett. Il parvient à aider le public à croire en son personnage plutôt fondé, mais lorsqu’il s’agit d’être dans des moments de personnages fragiles, il ne tient pas la route. Les seconds rôles, dont Vicky Krieps, Alicia Vikander et Boyd Holbrook, ont tous des personnages unidimensionnels qui n’apportent pas grand-chose à l’ensemble du film. Bien que ces acteurs exceptionnels fassent de leur mieux, le manque de motifs de caractère assignés à leur personnage ne les rend pas un tant soit peu mémorables.

Cela dit, la conspiration politique qui se déroule en Grèce constitue un cadre crédible. Puisque le pays a connu un effondrement politique et économique auparavant, l’atmosphère nécessaire à une chasse à l’homme comme celle-ci fonctionne complètement. J’ai également apprécié le fait que tout ce qui est dit en grec n’est pas sous-titré dans le film. Cette étape nous met directement dans la peau de Beckett et le manque de terrain d’entente en matière de communication contribue à faire monter la tension encore plus. Un autre point fort du film est la partition de Ryuichi Sakamoto, qui ne fait pas monter le suspense. Au lieu de cela, elle accompagne soigneusement l’agitation qui a lieu dans le film et vous amène à comprendre un peu mieux les procédures.

Dans l’ensemble, Beckett fonctionne comme un retour aux thrillers de chasse à l’homme du passé. Travaillant sur les contours établis par Les trente-neuf marches de John Buchan, le film est capable de bouleverser certaines conventions majeures du genre et de sortir comme un divertissement qui tient ses promesses.

Note: 3/5