‘The French Dispatch’ suit les journalistes qui travaillent à l’avant-poste français d’un journal américain. Réalisé dans un style fantaisiste caractéristique, le film associe des personnages éclectiques à une collection d’histoires intrigantes qu’il est difficile de situer mais qui semblent vaguement historiques. Le cadre de l’après-guerre et les références à des événements tels que les manifestations étudiantes contrastent fortement avec les personnalités exagérées autour desquelles s’articule le film. Alors, La Dépêche est-elle basée sur une histoire vraie? Ou s’agit-il de la création fictive d’un esprit particulièrement coloré? Nous allons le découvrir.
La Dépêche française est-elle basée sur une histoire vraie?
Non, La Dépêche française n’est pas basée sur une histoire vraie. C’est l’œuvre du cinéaste emblématique Wes Anderson qui a réalisé et écrit le scénario du film, lui donnant son style stoïquement comique caractéristique. Décrivant le film comme une lettre d’amour aux journalistes, le réalisateur s’est inspiré de ses années d’admiration pour le magazine The New Yorker. La ville française d’Ennui-sur-Blasé, où se déroule le film, est fictive, tout comme la publication éponyme. En fait, le nom de la ville française inventée se traduit directement par Ennui-sur-Blasé.
Le New Yorker a débuté en 1925 en tant que publication hebdomadaire, et Anderson serait un fan depuis son adolescence. Il a amassé une vaste collection de numéros du magazine remontant aux années quarante et a par la suite peuplé son film d’événements et de personnages occasionnels qui ont des équivalents dans la vie réelle associés au New Yorker. Cela donne à sa mise en scène fictive une touche de réalisme, rendant les histoires d’autant plus racontables.
Le film présente une collection d’histoires imprimées dans la publication éponyme fictive, avec certaines d’entre elles ramenées à la vie. Parmi celles-ci, celle sur les manifestations étudiantes s’inspire de l’article en deux parties ‘Les événements de mai: A Paris Notebook de Mavis Gallant, paru dans le New Yorker en 1968. L’histoire du marchand d’art Julien Cadazio (interprétée par Adrien Brody) s’inspire de la même manière d’un profil en six parties sur Lord Duveen par S.N. Behrman en 1951.
Pour que les choses soient encore plus centrées sur le magazine qui a inspiré le film, le personnage d’Arthur Howitzer Jr (Bill Murray) est apparemment basé sur Harold Ross, qui a cofondé The New Yorker avec sa première femme Jane Grant et en est resté le rédacteur en chef jusqu’à sa mort. Il est intéressant de noter que Ross, qui s’est engagé dans l’armée américaine pendant la Première Guerre mondiale, a rencontré Jane alors qu’il écrivait pour le journal militaire Stars and Stripes à Paris. Le couple ayant ensuite fondé le New Yorker, le film d’Anderson semble également être un coup de chapeau aux racines françaises du magazine. De plus, le Sazerac Herbsaint d’Owen Wilson est apparemment basé sur l’écrivain Joseph Mitchell du New Yorker.
En fin de compte, le film est un récit fictif qui s’inspire de l’un des magazines les plus célèbres du monde et de certaines des personnes qui se cachent derrière lui. Compte tenu de la riche histoire du New Yorker, il est facile d’imaginer comment le film fantaisiste est capable de trouver des histoires réelles appropriées à plier dans son récit fictif. Anderson a décrit son film comme le portrait d’un homme, un journaliste, qui se bat pour écrire ce qu’il veut écrire. Bien qu’il s’agisse d’une œuvre de fiction, le réalisateur explique qu’un film sur les journalistes parlera invariablement (dans une certaine mesure) du monde réel, ce qui est exactement ce que fait ‘The French Dispatch’ tout en conservant son air fantaisiste caractéristique.
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