Dans le cadre du procès pour piratage téléphonique intenté par le prince Harry, Sly Bailey, l’ancienne directrice générale de Trinity Mirror (aujourd’hui connu sous le nom de Mirror Group Newspapers, MGN), a témoigné qu’elle avait été tenue dans l’ignorance des activités illégales des journalistes qu’elle supervisait. Trinity Mirror, l’éditeur du Daily Mirror, du Sunday Mirror et du Sunday People, a employé Mme Bailey de 2003 à 2012.
Devant la Haute Cour de Londres, Mme Bailey a exprimé ses profonds regrets pour les actes illicites présumés commis par le personnel des journaux qu’elle dirigeait. Je suis profondément désolée et je présente mes excuses au nom de l’entreprise, a-t-elle déclaré. Elle a maintenu qu’elle n’avait pas eu connaissance de ces actions pendant son mandat.
Le Prince Harry, ainsi que plus de 100 autres plaignants, ont porté plainte contre MGN, accusant ses publications de piratage téléphonique et d’activités illégales connexes entre 1991 et 2011, avec la complicité présumée de cadres supérieurs. Reach, la société mère de MGN, a catégoriquement nié ces accusations.
La déclaration sous serment de M. Bailey indique qu’en dépit de nos solides systèmes de gouvernance, un certain nombre de personnes de la rédaction des titres nationaux m’ont caché, ainsi qu’à d’autres collègues, leurs activités illégales.
David Sherborne, représentant le prince Harry et les autres plaignants, a interrogé Mme Bailey sur ses connaissances et ses actions concernant ces allégations. Mme Bailey a répété qu’elle n’avait pas eu connaissance de ces allégations spécifiques lorsqu’elle était directrice générale.
Sherborne a fait référence à un article de 2006 dans lequel un ancien journaliste de MGN affirmait que de nombreux articles du Daily Mirror provenaient du piratage de la boîte vocale d’une célébrité. L’avocat a suggéré que le conseil d’administration du Trinity Mirror avait dû discuter de ces allégations. Mme Bailey a affirmé qu’elle ne se souvenait pas d’une telle discussion et a rappelé à M. Sherborne que je ne suis pas un policier, en réponse à des questions sur les raisons pour lesquelles l’entreprise n’avait pas mené d’enquête approfondie après que trois journalistes ont été interrogés mais n’ont pas été inculpés.
Le procès, qui devrait durer sept semaines, portera d’abord sur les allégations générales contre MGN avant de passer aux plaintes individuelles, y compris celles du prince Harry et de trois autres cas types. Le prince Harry devrait témoigner en personne au début du mois de juin, devenant ainsi le premier membre de la famille royale britannique à le faire depuis le XIXe siècle.